Cette saison, et ce, depuis l’année dernière, le club de la banlieue toulousaine est sur une bonne lancée et fait parler sa jeunesse sur le terrain. Solide premier de National 3, l’US Castanet-Tolosan participait pour la première fois à un huitième tour de Coupe de France le 9 décembre dernier. Dans leur tête, une seule idée : garder la Coupe en Occitanie.
Entre réussite et développement des jeunes
« Le championnat est encore long, mais j’ai entièrement confiance en eux », analyse l’entraîneur actuel de l’équipe senior, Cyrille Lacombe. Si la fin de saison semble lointaine, c’est parce que l’objectif du groupe est ardu. En effet, actuellement à la lutte pour la première place de National 3, maintenir ce cap ne s’annonce pas tâche facile.
Cependant, les résultats actuels sont déjà un accomplissement pour le club situé à quinze minutes de Toulouse. Pensionnaires de N3 depuis 2020, les joueurs de l’US Castanet atteignaient déjà ce stade en 2014, alors que le championnat s’appelait encore CFA 2. « C’est sûrement mon meilleur souvenir avec le club », sourit le président, Bernard Maquoy. L’épopée est belle pour cette équipe, fondée en 1937 et étant l’un des premiers clubs de la banlieue toulousaine. Aussi, c’est un représentant de la banlieue toulousaine au niveau national, avec Blagnac ou encore Colomiers (N3).
« Dans les meilleurs moments aussi, il y a quelques satisfactions avec les équipes de jeunes« , évoque le président. Dans ces accomplissements évoqués, on retrouve récemment les accessions des U14 et U15 en Régional 1 en 2019 et 2020. Ces mêmes jeunes qui ont passé leur samedi soir à encourager leur équipe face à Romorantin.
Même chez les seniors, le développement des jeunes est un facteur X. Avec une moyenne d’âge de 24 ans, l’US Castanet s’appuie sur sa proximité avec le TFC pour récupérer des jeunes de la réserve, comme Tim Rey, 20 ans, arrivé cet été. Le dirigeant a d’ailleurs lui aussi fait partie des jeunes licenciés du club. « Je suis arrivé quand j’avais 15 ou 16 ans et je n’ai connu qu’un seul club. Aujourd’hui, j’ai 67 ans ». Une longévité qui montre que la jeunesse est un élément de réussite chez les Jaune et Noir, sur le terrain comme dans les tribunes.
Le 8e tour… Pour la première fois !
Au complexe sportif de Lautard, à treize kilomètres du centre de Toulouse, l’ambiance était à la fête le 9 décembre dernier. En effet, pour la première du club au huitième tour de la Coupe de France, les supporters ont fait le déplacement. « Ça fait plaisir de voir autant de monde », savourent les bénévoles. Des jeunes licenciés jusqu’aux habitués des tribunes, c’est toute la ville de Castanet-Tolosan qui était derrière les Jaune et Noir. Le grand moment approche, les joueurs entrent sur la pelouse, avec une ambition côté castanéen : garder la Coupe de France en Occitanie (le TFC l’ayant gagnée l’année passée).
Le match démarre tambours battants. « J’avais demandé aux joueurs de ne pas changer leurs habitudes », évoque l’entraîneur castanéen, Cyrille Lacombe. Il faut attendre la 17e minute pour voir la première action dangereuse pour les locaux. Auteur d’un triplé au tour précédent, Pierre-Bertrand Arné est seul en dehors de la surface et oblige le gardien à se détendre.
Dix minutes avant la pause, alors que la pluie se met à tomber, les Verts se réveillent. Juste avant la mi-temps (42′), Nael Arzalaï se faufile dans le dos de la défense et fait face au portier Sergi Tournié. Ce dernier plonge du bon côté et sauve les siens. Dans le jeu, l’US Castanet domine, porté par sa vitesse sur les ailes. Pourtant, le compteur reste bloqué, grâce à un bon début de match des deux gardiens.
Une seconde période en manque d’efficacité
Au retour des vestiaires, Cyrille Lacombe est satisfait de ces joueurs, « ce qu’ils faisaient était très bien ». Toutefois, dès le coup de sifflet, Romorantin rappelle la différence de division qui sépare les deux équipes. Il ne faut que dix minutes aux Romorantinais pour débloquer le score par l’intermédiaire de Loic Gagnon. Tournié est masqué et laisse le ballon finir sa course petit filet opposé (0-1, 56′). Les Jaune et Noir souffrent, mais se relèvent grâce aux clameurs des supporters. « C’est chaud ! Ça brûle ! Ça va rentrer ! » peut-on entendre en tribunes. Dans un temps fort, l’US Castanet enchaîne les actions, mais ne parvient pas à concrétiser. S’ils n’arrivent pas à combler leur retard, c’est surtout à cause des parades sensationnelles de Yoann Djidonnou (66′, 80′, 81′, et 90′).
De l’autre côté du terrain, la fatigue se fait ressentir et les mots du coach résonnent dans les têtes castanéennes. « Surtout, évitez de perdre trop de ballons, ils sont rapides sur les contres« , martèle Cyrille Lacombe. C’est de cette manière que les Verts font le break avec Yoann Beaka (86′). Comme le symbole d’un dernier espoir, Tim Rey tente un somptueux ciseau qui passe juste au-dessus de la barre dans la foulée. Quelques secondes avant le coup de sifflet final, Beaka s’offre un doublé (90’+5), en réussite sur ce match. L’épopée s’arrête là, non sans regrets, mais avec beaucoup de fierté. « Je suis fier de mes joueurs, je pense qu’on n’a pas à rougir de notre prestation« , sourit Bernard Maquoy, le président.
Pour Matis Tait, le football est une affaire de famille
Actuellement en National 3 avec Castanet-Tolosan, Matis Tait est un acteur majeur de la très bonne saison de son équipe. Évoluant sur l’aile droite, le numéro 8 dépose sur place les défenseurs en quelques passements de jambe. Son amour pour le ballon rond apparaît dès ses 4 ans, où il commence à l’AS Muret. Il côtoie la banlieue toulousaine jusqu’à ses 10 ans, avant de rejoindre le centre de formation de la Ville rose. C’est au TFC que Matis rencontre le premier frein à sa carrière, lequel aurait pu être fatal. « En U15 j’ai eu une péritonite sévère, une infection au ventre. Je m’en suis sorti, avec 10 kilos en moins et une longue période de rééducation », explique Tait. Rétabli, le « Téf » lui propose un contrat amateur pour faire ses preuves, mais il préfère retourner à Muret.
« À ce moment, j’ai repris goût en ce sport »
Sa carrière se poursuit et c’est en U19 que l’ailier rejoint Castanet. « On a grimpé petit à petit les échelons, de la R2 à la R1. Depuis 2020, on est en N3« , explique Matis Tait. Son lien avec ce club dépasse le cadre sportif. « Le football, c’est une histoire de famille », rigole le joueur. Et c’est vrai que dans la famille Tait, ce sport a une grande place. Même le paternel est toujours sur le terrain, avec les vétérans !
En National 3, Matis évolue avec son frère Loris, aligné à ses côtés face à Romorantin. À côté, le reste de la fratrie chausse aussi les crampons avec un des grands évoluant en R3. Mais celui qui est allé le plus loin est Flavien, désormais en Turquie à Samsunspor, et qui est resté de 2019 à 2023 au Stade Rennais (129 matchs, 12 buts). Un pedigree impressionnant !
« Entre nous, il n’y a aucune rivalité, on aime le même football. Mes frères et moi sommes solidaires les uns pour les autres dans les moments difficiles. A l’inverse, on se félicite mutuellement quand tout se passe bien », confie Matis. Une fratrie qui a tout l’avenir devant elle.