Le 7 octobre dernier, à Bruxelles, 200 personnes ont participé à la sixième édition de la Mayer Expérience. Organisé par Kevin Mayer, recordman du monde du décathlon, cet évènement a été l’occasion pour de nombreux jeunes, comme moins jeunes, de s’initier à la pratique du décathlon le temps d’une journée.
Double champion du monde du décathlon (2017 et 2022), Kevin Mayer s’est invité dans le parc de Laeken de Bruxelles dans le cadre de la Mayer Expérience. Son but : faire découvrir ce « magnifique sport » qui est, pour lui, un véritable « catalyseur social, sportif et émotionnel« .
Deux cents personnes ont ainsi pu pratiquer les dix épreuves du décathlon (trois sauts, trois lancers et quatre courses). Elles étaient adaptées afin de convenir à un large public. En effet, la tranche d’âge des participants se situait « entre 10 et 62 ans« , a rapporté Thomas Mayer, organisateur de l’évènement. Le souhait principal de Kévin Mayer était de « s’adresser à tout le monde pour que le plaisir soit permis à tout le monde« .
Un évènement unique en son genre
À l’origine, Kevin Mayer réfléchissait à créer une manifestation pour essayer de partager sa passion du décathlon. Avec son entourage, dont son frère Thomas, qui est aussi son manager, ils ont donc fait naitre la Mayer Expérience. La première édition a eu lieu en 2018 sur la plage de Saint-Jean-de-Monts, en Vendée. Cette année, c’était la sixième édition et la première fois que l’évènement s’exportait hors des frontières de France. Le lycée français de Bruxelles a, entre autres, joué un rôle important dans la venue du concept dans la région.
« Mon entourage se bat beaucoup pour que la Mayer Expérience ait lieu chaque année«
Kevin Mayer, décathlonien professionnel
La ville de Bruxelles et le club d’athlétisme du Royal Excelsior Sports Club ont été aussi très engagés dans ce projet. « Les gens motivés sont en général les prioritaires. Le sport a tendance à transcender les frontières et ça ne me dérange absolument pas de faire la Mayer Expérience dans d’autres pays. Au contraire, je veux faire découvrir le décathlon au plus de gens possibles, peu importe d’où ils viennent« , confie Kevin Mayer. De nombreux Belges étaient ainsi présents pour voir le célèbre décathlonien.
Il lui tient à cœur de faire découvrir le décathlon, discipline souvent considérée comme élitiste, ne pouvant être pratiquée que par les sportifs de haut niveau, à des novices. Sa volonté de faire découvrir le décathlon et le sport au plus grand nombre possible a été fortement soulignée par certains participants. Annabelle, 22 ans, actuellement en études de kinésithérapie à Bruxelles, explique « soutenir et respecter les engagements que le décathlonien français porte vers la pratique du sport pour tous« .
Le décathlon : dix épreuves pour se surpasser
Ayant pratiqué divers sports, Kevin Mayer dit « avoir découvert énormément de choses vis-à-vis de lui-même en pratiquant cette discipline » qu’est le décathlon. Malgré cela, il trouve qu’elle n’est pas assez présente dans notre société. Il a donc pensé, pour remédier à cela, qu’il fallait la sortir des stades et l’amener dans des parcs, sur la plage, etc. C’est le concept ambitieux que représente la Mayer Expérience.
Pour rappel, le décathlon est une discipline de l’athlétisme. Elle consiste en l’accomplissement par les athlètes de dix épreuves. Ils réalisent trois lancers (lancer du disque, lancer du poids et lancer du javelot), trois sauts (saut en longueur, saut en hauteur et saut à la perche) et quatre courses (100 mètres, 110 mètres haies, 400 mètres ainsi que le 1500 mètres). Cette discipline demande donc aux décathloniens d’être les plus polyvalents possibles afin d’inscrire le plus de points. « L’avantage du décathlon, c’est que chacun a sa qualité« , admet l’intéressé. Étant donné qu’il y a 10 épreuves, « chacun s’émancipe à travers ses points forts« .
« Je vous laisse voir les sourires qu’ils auront après avoir ressenti le plaisir de terminer un décathlon«
Kevin Mayer, grand instigateur de l’évènement
Dans la journée, les participants ont commencé par s’échauffer sous la houlette du vice-champion olympique. Ensuite, ils ont été répartis par groupes d’âge et de niveaux sous la responsabilité de bénévoles. Joross, pratiquant l’athlétisme depuis 10 ans, faisait partie des personnes qui ont aidé au bon déroulement de l’évènement. Il a accompagné pendant toute la journée le groupe 3. Sa mission en tant que bénévole : inscrire les résultats des membres de son groupe et les aider. « J’aime bien ce que je fais. J’ai envie de faire en sorte qu’ils apprennent de nouvelles choses dans l’athlétisme et surtout qu’ils s’amusent« , raconte le bénévole.
Kevin Mayer source d’inspiration pour les jeunes
L’objectif de Kevin Mayer lors de cette journée a été de prodiguer le plus de conseils à l’ensemble des participants. « J’essaie d’avoir au moins une interaction ou un conseil à donner à chaque personne ici présente. C’est beaucoup de travail et ça demande une grosse organisation, mais ça se passe super bien !« , confie-t-il.
Bien qu’encore blessé, le double champion du monde a tourné pendant toute la journée sur toutes les épreuves. Aussi bien aux lancers qu’à la perche. Mathilde, 18 ans, a trouvé Kevin Mayer « très avenant envers tout le monde. Il est juste dans sa manière de prodiguer des conseils, chaleureux. » Angel, 23 ans, tennisman qui n’a jamais pratiqué l’athlétisme, admet avoir « beaucoup de respect » pour Mayer. « C’est la référence de sa discipline donc c’est évidemment un plaisir de l’avoir ici.«
Pour Kevin Mayer, le fait d’être la source d’inspiration des jeunes reste un énorme plaisir. « Quand on sent qu’ils sont accrochés à vos lèvres quand on leur donne des conseils, c’est très plaisant« , se félicite-t-il. La relève semble déjà dessinée.