Lors de la deuxième journée du Giant Open, les nageurs présents se sont confrontés une dernière fois avant de prendre quelques jours de repos pour attaquer l’ultime ligne droite de la saison. L’occasion de revenir sur les performances de cette fin d’étape, où Yohann Ndoye-Brouard, Marie Wattel et Maxime Grousset ont animé les débats.
Après une première journée déjà épuisante pour les organismes, il fallait replonger une dernière fois dans le Dôme de Saint Germain en Laye. Fatigués des courses qui s’enchaînent depuis l’étape de Nice la semaine précédente, les athlètes ont jeté leurs dernières forces dans le bassin, donnant lieu à de beaux duels avec les nageurs internationaux venus sur le Giant Open. Le tout dans une ambiance de folie. Car le public, contrairement aux nageurs, n’a pas fait preuve de fatigue dans les encouragements.
Les Français battus par Mityukov
Après avoir remporté le 100 m dos, Yohann Ndoye-Brouard avait envie de remettre ça sur le 200 m. D’autant plus que face à lui se trouve le Suisse Roman Mityukov, médaillé de bronze de la distance lors des derniers championnats du monde. Un adversaire de taille pour le nageur qui s’entraîne à l’INSEP. Double champion d’Europe en décembre dernier, Mewen Tomac est également présent. Sur le papier, la victoire semble promise à l’un de ces trois nageurs. Pourtant, à 50 mètres de l’arrivée, aucun d’eux n’est en tête. C’est Antoine Herlem qui aborde le virage en premier. Mais dans cette ultime ligne droite, le Suisse accélère et l’avance du Toulousain fond comme neige au soleil. Dans le sillage de Mityukov, Tomac et Ndoye Brouard reviennent, sans pouvoir l’emporter. Le Suisse de 23 ans s’impose devant Mewen Tomac et Yohann Ndoye-Brouard, qui complète le podium.
Troisième, le protégé de Michel Chrétien n’était pas forcément dans les meilleures dispositions ce weekend. « Mes sensations n’étaient pas top. On a beaucoup travaillé avant la compétition et je n’ai pas vraiment l’impression d’avoir pu récupérer », analyse-t-il. Toutefois, avec sa victoire sur le 100 m, il termine devant ses principaux concurrents à la qualification olympique et montre qu’il faudra compter sur lui en juin. Une adversité dont le nageur de 23 ans se réjouit : « C’est bien. Avec Mewen, même dans les moments difficiles, on arrive à élever notre niveau. Au 100 m, je gagne, donc je suis content de toucher devant ». Le combat pour la qualification est d’ores et déjà lancé.
Le retour de Marie Wattel
On ne l’avait plus vue en compétition majeure depuis l’été dernier et les championnats du monde de Fukuoka. Gênée par une blessure toute la première partie de saison, la nageuse de Marseille a fait son retour sur le Giant Open. Si l’état de forme n’est pas au plus haut, Marie Wattel s’est tout de même illustrée sur deux courses en cette dernière journée. Deuxième sur le 100 m papillon, derrière la Canadienne Marie-Sophie Harvey, c’est surtout sur le 50 m nage libre qu’elle tire son épingle du jeu. Victorieuse en un anecdotique 25.08, la nageuse l’emporte devant ses principales concurrentes à la qualification olympique. « Le temps n’est pas incroyable. Mais gagner, même si ce n’est que d’un centième, c’est bon pour le moral. Il n’y a pas eu beaucoup de victoires ces derniers mois, donc je le prends comme une petite victoire », confie-t-elle.
À quatre mois des Jeux, elle ne s’inquiète pas vraiment des chronos et constate avant tout le temps qu’il lui reste avant les qualifications. « J’ai le temps de monter en puissance. Il y a encore énormément de semaines de travail », déclare l’intéressée. Son objectif sur cette semaine était avant tout d’enchaîner les courses pour retrouver des sensations : « Je sens que j’ai besoin de répéter. J’ai vraiment vu cette semaine comme de l’entraînement ». Quatrième à Tokyo sur 100 m papillon, Marie Wattel va encore enchaîner les compétitions avant de se rendre à Chartres et tenter de se qualifier pour sa troisième olympiade.
Maxime Grousset clôture avec une victoire
Sur le 100 m nage libre, Maxime Grousset est venu décrocher une victoire qui lui échappait depuis le début du week-end. Au pied du podium sur le 50 m papillon et deuxième sur le 100 m, le Néo-Calédonien n’a pas connu un Giant Open des plus faciles. Champion du monde de l’aller-retour, il est battu par Noé Ponti, auteur d’un excellent chrono (50.93), comme ce fut le cas en fin d’année dernière. Entraîné par Michel Chrétien, Grousset ne s’affole pas. « Dans l’ensemble, ce n’est pas si mal. Sur 100 m, ce n’est pas un chrono catastrophique. Il y a plein de bonnes choses à en tirer », tempère le nageur de 24 ans. D’autant plus qu’il revient d’une période de travail très intense qu’il a « rarement » connue.
Mais lors de cette dernière journée, le nageur de l’INSEP s’est imposé sur l’épreuve reine. Une victoire qui rappelle son statut : celui de champion du monde. En 49.02, il devance ses adversaires du soir, dont Florent Manaudou. Si le chrono est secondaire, ce dernier retient la construction de sa course malgré la fatigue. « Je me suis axé sur le deuxième 50. Je n’ai pas la vitesse facile en ce moment. Sur le premier 50, je nage relâché et derrière j’essaie d’accélérer. Mais il n’y a pas de vitesse (rires) », constate-t-il. Au pied du podium sur cette épreuve lors des derniers JO, Maxime Grousset tentera cette fois de monter dessus cet été. Voire sur plusieurs.