En cette toute fin de mois de mars, le gratin du tir à l’arc français, mais aussi quelques internationaux, avaient rendez-vous à Compiègne. À l’occasion du Grand Prix de l’Arc, Thomas Chirault, Lisa Barbelin et bien d’autres ont pu prendre des repères. Le tout à quelques jours de la première compétition internationale de la saison.
Organisée à Compiègne, cette épreuve a rassemblé les têtes d’affiche de l’équipe de France, mais pas seulement. Un bon endroit pour lancer la saison, avant de s’envoler vers les premières étapes internationales, qui emmèneront six archers (hommes et femmes confondus) vers les JO de Paris 2024, sous le maillot de l’équipe de France. Une finalité forcément très attendue.
Thomas Chirault en patron chez les hommes
Dominateur dès les qualifications, le Picard n’a pas perdu le rythme le lendemain. Dans cette configuration d’arène, installée à Compiègne pour la deuxième journée, « Chichi » est monté en puissance au fil des matchs. Bousculé en quarts de finale par Sam Herlicq en étant mené 4 points à 2, il a fait preuve d’une belle abnégation pour rallier le dernier carré (6-5). En demies, il croise la route d’un certain Jean-Charles Valladont, vice-champion olympique à Rio en 2016. Sur sa lancée, Thomas Chirault dispose de son adversaire (6-4) et rejoint Baptiste Addis en finale. Le soleil fait même son apparition pour l’occasion.
Enchaînant sept « 10 », le régional de l’étape prend un bel ascendant, qu’il ne lâchera pas pour s’adjuger la victoire (6-4). Celui qui a commencé son parcours de haut niveau au Pôle espoirs de Compiègne a brillé sur ses terres, avec la manière. « J’ai réussi à capitaliser sur les bonnes choses, à prendre le risque d’oser. C’est top, ça donne de la confiance pour la suite », se réjouit l’intéressé.
Au-delà de la performance, Thomas Chirault voit du positif dans les conditions d’organisation du Grand Prix de l’Arc. « L’arène, ça nous met en condition. On apprend à gérer le stress et les facteurs extérieurs qui influent sur la performance », explique-t-il. En remportant cette épreuve, l’archer de 26 ans montre qu’il faudra compter sur lui dans les prochaines semaines.
Une belle densité chez les Bleus
Membres de l’équipe de France cette saison, Baptiste Addis, Nicolas Bernardi, Thomas Chirault et Jean-Charles Valladont se sont illustrés à Compiègne. Sur les huit archers qualifiés en quarts de finale, trois des quatre Bleus en font partie. Seul Nicolas Bernardi, éliminé en huitièmes, n’y figure pas. Preuve en est que l’équipe de France est fin prête pour aller s’aventurer à l’international. « Ce qu’il s’est passé ce week-end est pile en adéquation avec ce que nous produisons à l’entraînement. C’est top de voir cette consistance du groupe », reconnaît Thomas Chirault. Autre atout de cette belle forme : des épreuves par équipes seront au programme lors des différentes étapes de Coupe du monde. De quoi faire valoir la puissance du collectif français.
Lisa Barbelin s’est mesurée au haut niveau du tir à l’arc
Comme Thomas Chirault, la Mosellane a, elle aussi, affirmé son statut dès les qualifications. Une dynamique qui s’est confirmée dans le tableau final, où elle n’a pas fait dans la dentelle face à ses adversaires jusqu’en finale. En face, une archère internationale qui a fait le déplacement dans l’Oise : Kang Chae-Young. La Coréenne possède un palmarès impressionnant au niveau mondial à 27 ans. Triple championne du monde par équipes (dont une fois en mixte), multi-médaillée d’or en Coupe du Monde : Kang collectionne les titres.
Pour Lisa Barbelin, affronter une telle championne, c’est un peu comme affronter le « boss final » dans Mario. Plus sérieusement, cela fait office de test à quelques jours des premières compétitions à l’étranger. Celle qui est surnommée « The Destroyer », comprenez la destructrice, a bien fait valoir son surnom au fil des matchs, ne concédant aucun point de set jusqu’en finale. Face à la jeune Française de 23 ans, la Coréenne s’est montrée régulière. Perdant de peu à chaque fois les premiers sets (28-29/29-30), Lisa Barbelin est rapidement décrochée, mais parvient à obtenir une égalité dans le troisième set. Un sursis que Kang Chae-Young stoppe dès la manche suivante pour remporter ce Grand Prix de l’Arc (7-1).
Le fruit des entraînements se fait sentir
Si le score est plutôt sévère, il ne reflète pas vraiment la physionomie du match, tant le niveau de tir était relevé dans l’ensemble. « Il fallait aller chercher des ressources que je n’ai peut-être pas encore à cette période de la saison pour gagner. Mais je sais qu’elles ne sont pas très loin », relativise la Française. Outre sa deuxième place, la Mosellane retient le résultat d’un long travail. « Je me sens très bien, je sens que le travail porte clairement ses fruits. La performance est superbe pour débuter la saison », résume-t-elle. Une tendance qu’il faudra confirmer lors de la première compétition internationale de la saison.
Cap sur les échéances internationales
Après une grosse préparation à l’INSEP et ce Grand Prix de l’Arc, l’équipe de France de tir à l’arc met les voiles vers la Turquie. Première étape d’un enchaînement de compétitions à l’international qui débute avec le Bagatir Tournament, à Antalya. « Ça fait deux mois que j’attends patiemment, que je ronge mes ongles pour partir ! C’est difficile de voir qu’on est prêt, mais qu’on ne peut pas encore partir », confie Lisa Barbelin. Avec ce départ en Turquie, son désir devrait être assouvi, avant d’attaquer les étapes de Coupe du monde à partir de fin avril.
Mais alors, que visent les Bleus sur ces différentes compétitions ? Plus que des médailles, ils veulent « checker les points de passage » et sont à la recherche de certitudes. « Elles (les compétitions, ndlr) vont servir de repères et d’ajustements pour construire petit à petit la performance attendue début août », raconte Thomas Chirault. Par la performance, sous-entendue la médaille d’or à Paris, sur l’esplanade des Invalides.
Cerise sur le gâteau : les Français vont (enfin) pouvoir concourir en équipes. Une équipe par sexe, sans oublier l’équipe mixte. Un avant-goût encore plus prononcé de la prochaine olympiade en tir à l’arc.
Le calendrier de la Coupe du monde :
– Shanghai (Chine, 23 au 28 avril)
– Yecheon (Corée du Sud, 21 au 26 mai)
– Antalya (Turquie, 18 au 23 juin)